Chers lecteurs,
Vous voulez recycler ? Vous avez envie de créer ? Vous voulez tester de nouvelles expériences manuelles ?
Lisez ce qui suit ! Entrez avec Marie-Ange dans les coulisses des ateliers du bricorecycleur....
Bonjour Marie-Ange, vous avez créé les "ateliers du bricorecycleur", de quoi s'agit-il?
Les ateliers du bricorecycleur sont des ateliers de bricolage permettant d’utiliser à fond ce que nous avons à la maison.
Un vieux chou rouge qui traine dans le réfrigérateur ? Il devient de la peinture végétale (un très beau violet par ailleurs). Des vêtements qui restent dans l’armoire ? On les ressort pour les transformer et les mettre à nouveau.
Les ateliers sont aussi l’occasion d’avoir le plaisir de créer quelque chose de ses propres mains. C’est deux heures pour soi et pour découvrir ce que l’on est capable de faire. Pas besoin d’être des supers bricoleurs pour cela, car les techniques que nous utilisons dans les ateliers sont simples. On peut du coup continuer à bricorecycler facilement à la maison.
Comment est née chez vous l'envie de mener ce projet ?
C’est un puzzle d’expériences personnelles et professionnelles qui, à un moment donné, a finalement formé une image claire : il fallait que je m’investisse dans le développement durable. Seulement, plutôt que de parler directement de « consommation responsable » et de « prévention des déchets », je me suis demandé ce que cela signifiait pour nous tous, au quotidien.
Faisons le test de demander à nos proches s’ils ont des vêtements qu’ils ne mettent plus, voire qu’ils n’ont jamais mis. La réponse est quasiment toujours oui. Nos maisons débordent sans que nous sachions trop pourquoi.
L’idée des ateliers du bricorecycleur est donc venue de cette envie de proposer des idées et des techniques qui permettent à tous de véritablement consommer ce que nous avons acheté et aussi, en ricochet, au moment de l’achat, de savoir si celui-ci est vraiment un bon achat. Avons-nous de si bonnes raisons que cela d’enrichir les actionnaires des grandes chaînes de magasins ?
Et comme le dit la présidente de notre association, c’est finalement faire ce que les générations précédentes faisaient déjà naturellement et que nous avons eu tendance à oublier depuis.
Pouvez-vous nous présenter les ateliers que vous avez conçus ?
Les ateliers sont très diversifiés : chacun devrait pouvoir trouver un thème qui lui donne envie d’essayer. Ils fonctionnent par cycle :
On ne jette plus les vieux légumes ni les fleurs fanées. On en fait de la peinture végétale. La betterave donne un rose tyrien, le chou frisé un vert tendre…
Cycle pop-up :
Les vieux livres d’images, les dessins, les photos, les bouts de papiers que l’on stocke, tout peut être recyclé en images en trois dimensions.
Cycle laine feutrée :
On apprend à feutrer la laine et du coup, à partir du moment où on comprend pourquoi elle feutre, on sait comment entretenir les vêtements en laine.
Cycle « Vidons nos armoires ! » :
On transforme les vêtements qui stagnent dans nos armoires pour les mettre à nouveau.
Cycle décoration :
Papier peint, cintre, carrelage, tout peut être réutilisé en objet de décoration.
Cycle « spécial Noël » :
Une couronne à accrocher à sa porte, un calendrier de l’Avent
et des bijoux à garder ou à offrir.
Cycle « Allons voir ailleurs » :
Pour la fin 2012, ce sont les arts populaires japonais qui sont à l’honneur.
Suminagashi - Création de Mariette |
Dans l’idée de rendre les ateliers accessibles, financièrement parlant, les tarifs restent faibles. Il y a bien sûr des possibilités d’abonnement (pack de 5 ateliers ou abonnement trimestriel). Ainsi, l’abonnement trimestriel pour les enfants revient à 4,50 euros de l’heure). Cette année, nous offrons par ailleurs le premier atelier. Chacun peut faire un premier essai gratuitement pour tester si le bricorecyclage lui convient ou pas.
Les ateliers rassemblent dix personnes maximum et nous avons la chance de les faire au Château Ouvrier, dans le 14e arrondissement de Paris (http://chateau-ouvrier.fr/). C’est un arrondissement où il y a d’autres initiatives de ce genre : deux autres associations proposent des ateliers de bricolage et notre état d’esprit est de travailler en partenariat avec elles. Le programme 2013 sera donc monté en fonction des demandes des participants, et aussi de ce qui sera proposé par ailleurs par ces associations : de la coopération donc et non de la concurrence.
Vous pourrez bientôt aussi nous rencontrer sur notre stand lors du forum « Village Solidaire » du 24 novembre 2012 dans le 14e (à voir prochainement sur le site http://14ecitoyen.free.fr/ rubrique « économie solidaire »).
A qui s'adressent ces ateliers ?
Les ateliers s’adressent aux adultes
et aux enfants, et aussi aux duos adulte-enfant.
En ce qui concerne les adultes, viennent
des personnes qui ont déjà bricolé, mais à qui il manque une ou deux techniques
pour se lancer seules dans une réalisation particulière. L’idéal serait
d’arriver aussi à convaincre de venir ceux qui ne savent pas encore qu’ils ou
elles sont capables de faire plein de choses et qui vont le découvrir au fil
des deux heures.
Je pense à ces adultes qui arrivent à l’atelier du vendredi soir en disant qu’ils ne sont pas manuels, qu’ils ne savent rien faire et qui partent avec cet air de surprise et de plaisir sur le visage avec leur création en main. Un exemple, celui d’une vague qui déferle réalisée en laine feutrée en un atelier, par quelqu’un qui se disait pas du tout manuel.
Formidable
pour un « débutant », non ?
Les enfants qui vont à l’atelier du
mercredi après-midi, eux, ne se posent pas la question de savoir s’ils vont
pouvoir y arriver. Ils viennent avec toute leur curiosité et leur envie de
découvrir que l’on peut faire de la peinture avec des betteraves, du curcuma et
de l’hibiscus. C’est du coup aussi l’occasion d’apprendre plein de nouvelles
choses en complémentarité de ce qu’ils font à l’école. En ce moment, nous
faisons des pop-ups (des images en 3D) et j’adore ce moment où les enfants
montrent à la fin ce qu’ils ont fait avec fierté.
Une des particularités des ateliers du
bricorecycleur est de proposer des temps de bricolage à deux le dimanche
après-midi : un adulte accompagné d’un enfant. Ça peut être la tata avec son
neveu, le père avec sa fille, la grand-mère avec sa petite-fille, tout est
possible.
Du coup, les ateliers sont adaptés à ce double public. Ainsi, alors
que d’habitude, je fais des mobiles avec des cintres pour chemises (ce qui
permet de les réutiliser), pour que les enfants puissent aussi le faire, le
matériau utilisé est devenu un fil de fer plus fin. Ils ont pu alors repartir
avec ceci :
Vous proposez des ateliers inspirés de techniques japonaises,
avez-vous un lien spécial avec ce pays ?
J’y suis effectivement allée il y a
trois ans et ça a été une expérience forte en découvertes : il y a là une formidable
tradition d’arts populaires qui va bien au-delà des sempiternels origamis et
mangas. Du coup, j’ai eu envie de faire connaître le suminagashi, les temaris
et le gyotaku.
L’équivalent le plus proche en
français du suminagashi serait le papier marbré. On dessine sur de l’eau et on
transfère le dessin ainsi obtenu sur une feuille de papier. C’est totalement
magique. Les temaris sont des boules en tissus rebrodées : on recycle
ainsi les tissus inutilisés, les draps déchirés et les pelotes de laine
« orphelines » dont on ne sait pas quoi faire. La technique est ici
largement simplifiée pour que chacun puisse le faire. Et pour finir, la
tradition de gyotaku est détournée : normalement, il s’agit de prendre
l’empreinte d’un poisson juste pêché sur un papier fin pour en garder la
mémoire. Nous n’allons bien sûr pas prendre de daurades pour l’atelier, mais
toutes sortes de supports moins odorants…
La création, les arts populaires, le
recyclage ne sont réservés à aucun pays, mais appartiennent au contraire à
l’histoire de tous les territoires. A nous donc d’aller voir ailleurs ce qui se
fait et de se rendre compte que nous avons beaucoup en commun avec la technique
de l’appliqué de l’ancien Dahomey, la broderie de Madagascar, le suminagashi
japonais.
Quels retours vous font les personnes qui viennent à vos
ateliers ?
Du plaisir : celui d’apprendre,
de faire, de créer. Et puis, quand les mains sont en train de bricoler, on se
détend, on met de côté les irritations de la vie quotidienne.
Et pour finir le "bricorecycleur test" à compléter comme vous
le souhaitez :
B comme Beau
R comme Réemploi
I comme Inspiration
C comme Création
O comme Oeuvre
R comme Recyclage
E comme Etre conscient que l’on peut faire des choses
C comme Consommation responsable
Y comme « Y a de la joie »
C comme Changement
L comme Légèreté
E comme Environnement
U comme Universel
R comme Rigolo
Chère Marie-Ange,
Merci beaucoup de nous avoir présenté ces ateliers et bravo pour cette initiative sympathique !
Dès que j'ai le temps, moi aussi j'ai envie de bricorecycler ! Et vous ?
En savoir plus sur les ateliers du bricorecycleur :
contact : contact@ateliersdubricorecycleur.org ou 06 73 13 59 11
http://ateliersdubricorecycleur.org
https://www.facebook.com/ateliers.dubricorecycleur
http://ateliersdubricorecycleur.org
https://www.facebook.com/ateliers.dubricorecycleur
Les ateliers ont lieu à Paris au « Château Ouvrier », place Marcel Paul, au bout de l’Allée du Château Ouvrier qui se trouve au niveau du 69-71 de la rue Raymond Losserand, dans le 14ème arrondissement.
Les ateliers pour enfants : les mercredis de 15h à 17h
Les ateliers pour adultes : les vendredis de 18h30 à 20h30
Les ateliers adultes enfants : les dimanches de 15h à 17h
Calendrier :
Merci beaucoup de nous avoir présenté ces ateliers et bravo pour cette initiative sympathique !
Dès que j'ai le temps, moi aussi j'ai envie de bricorecycler ! Et vous ?
2 commentaires:
Dommage que ce soit sur Paris....C'est une super initiative, ces ateliers!
Une bien belle initiative, qui je suis sure attirera du monde. Moi aussi j'ai de envies de recyclage ces temps-ci!
Enregistrer un commentaire