Bonjour chers lecteurs,
Il y a quelques années, j'ai fait la connaissance de Louis Vareille. J'ai beaucoup apprécié nos échanges enrichissants à l'époque où nous avons travaillé ensemble. Ainsi, quand Louis m'a annoncé qu'il a écrit un livre, vous le devinez, je n'ai pas résisté à l'envie de l'interviewer !
Bonjour Louis, quelques mots pour te présenter et nous parler de ton parcours ?
Je suis un homme heureux. J’ai 56 ans, je suis en bonne santé, et surtout je suis entouré d'une grande famille.
Après avoir exercé des responsabilités dans des entreprises agro-alimentaires internationales, je dirige aujourd’hui l’Ecole Internationale de Réuniologie. J’aide les organisations à faire de chacune de leurs réunions un moment productif, agréable et apprenant.
Après avoir exercé des responsabilités dans des entreprises agro-alimentaires internationales, je dirige aujourd’hui l’Ecole Internationale de Réuniologie. J’aide les organisations à faire de chacune de leurs réunions un moment productif, agréable et apprenant.
J’interviens
également comme conférencier, dans les entreprises et auprès d’étudiants en
université et grandes écoles.
Comment est née chez toi l'envie d'écrire ce livre "Vivre sa vie en Mode Skype, et 15 autres idées simples pour trouver le bonheur au travail et au-delà" ?
Comme je l’explique dans la préface, j’ai eu la chance en 2016 / 2017 d’être le parrain de la promotion du Master d’Affaires Publiques de l’université Paris Dauphine.
Il y a un an, à la rentrée scolaire, je suis
allé les rencontrer et j’ai partagé avec les étudiants des idées sur le
thème : « Voilà des trucs que j’utilise depuis plusieurs années.
Essayez-les, vous verrez, cela vous rendra la vie plus douce. »
En les quittant je me suis dit qu’il serait
sympa de mettre par écrit l’essentiel de ce que je leur avais dit.
Ensuite je me suis rendu compte que cette
initiative m’avait conduit à vivre l’exercice de l’écrit. Celui qui consiste à
organiser ses idées et à travailler pour utiliser le mot juste.
Enfin, ce travail d’écriture m’a conduit à
avoir beaucoup d’échanges à la fois avec des amis et des experts à qui j’ai
demandé d’apporter leurs témoignages, mais aussi avec tous ceux qui ont accepté
de relire les épreuves.
Chaque conversation a été une source
d’enrichissement.
J’ai vécu l’expérience de l’abondance : plus
je donne, plus je reçois.
A qui s'adresse ton livre ?
Dans ce livre qui a la particularité de se
lire en 1 heure, je partage des idées et des astuces que j’ai accumulées,
développées et testées.
Ma conviction est que le bonheur est accessible
sous réserve d'un peu de discipline.
Aussi, je pense qu’il n’y a pas d’âge pour le
lire.
Comme pour tout apprentissage, le plus tôt et
le mieux.
C’est mieux d’apprendre à se servir d’un
appareil photo à 15 ans, qu’à soixante.
En même temps, j’observe sans doute comme vous
tous que tout devient impatience, notamment chez les nouvelles générations qui
en même temps ont des rêves extraordinaires.
La réalité, c’est que les choses ne vont pas
toujours aussi vite qu’on le souhaite.
C’est ainsi qu’il m’arrive de rencontrer des
jeunes qui après quelques mois dans une entreprise commencent à se plaindre de
l’intérêt de leur travail ou à trépigner pour avoir une promotion.
Or les choses ne vont pas toujours aussi vite.
Et c’est sans doute là que le livre peut
rendre service. En effet il propose des activités, des comportements qui vont
rendre le quotidien plus agréable et faire baisser le niveau d’impatience.
J’ai toujours en tête cette phrase de Lao
TSEU : « L’objectif est le
chemin ». Autrement dit, il ne faut pas passer son temps à s’occuper
de la cible mais plutôt concentrer son énergie pour profiter au mieux du
quotidien.
Le message pour
les jeunes devient alors : « Profiter de chaque instant ».
Peux-tu nous expliquer ce qu'est le Mode
Skype pour toi ? Quels sont les bénéfices que l'on peut tirer en adoptant
cette posture ?
J’ai intitulé le livre : Vivre sa vie en Mode Skype, par référence à une idée que j’ai développée depuis 4 ans. Elle consiste tout simplement, lors des échanges que nous pouvons avoir, à focaliser son attention sur notre interlocuteur (l’écran principal), tout en gardant un œil sur nous-même (sur la petite fenêtre en bas à droite).
Cela nous conduit à mettre de la conscience dans ce que nous faisons.
En regardant la petite fenêtre, nous pouvons nous voir parler bouger réagir.Est-ce que je parle trop vite ? Est-ce que je parle assez fort ? Est-ce que je ne remue pas trop ? A quelle distance je suis de mon interlocuteur ?
Tous ces éléments que nous observons, vont nous permettre de nous ajuster immédiatement, mais aussi d’alimenter le retour d’expérience que nous pourrons faire plus tard en nous demandant ce que nous pourrons faire mieux la prochaine fois.
Et c’est là que je touche le point essentiel du livre. C’est en nous regardant faire que nous allons trouver les ressources pour nous améliorer et nous mettre dans une spirale de progrès.
C’est là qu'est le bonheur.
Autrement exprimé : Regardez en permanence ce que vous faites, et faites mieux la prochaine fois.
J'ai beaucoup aimé l'histoire du joueur de fléchettes. Pourrais-tu la partager avec nous ici ?
Extrait du livre
Le joueur de fléchettes
Le joueur de fléchettes
Un jour, à Dublin en mars 2013, j’étais dans un taxi entre les bureaux de notre business local et l’aéroport. J’étais avec ma collègue, Hélène.
Je me suis assis derrière le chauffeur, Hélène à ma gauche.
La réunion avec l’équipe locale s’était bien passée, j’étais en forme, et surtout j’appréciais de pouvoir reprendre une conversation en français.
Après quelque temps, j’ai entamé la discussion : « Tu sais, Hélène, notre chauffeur de taxi est vice-champion d’Irlande de fléchettes. »
J’ai laissé un peu de silence, puis j’ai continué :
« Il est cinq heures et quart, c’est sa dernière course de la journée. Il nous amène à l’aéroport pour ensuite rentrer chez lui. Là, il va se changer et foncer au pub pour aller s’entraîner. C’est le rythme normal de sa vie. »
Nouveau silence.
« D’ailleurs, en ce moment, il est préoccupé, car dans un peu plus de deux mois se tiennent les championnats nationaux. Je crois que c’est le 12 et 13 juillet. Et il espère pouvoir sortir vainqueur et ainsi devenir le champion d’Irlande. Donc il s’entraîne, il s’entraîne, il s’entraîne. »
J’ai regardé dehors et j’ai écouté à nouveau le silence.
Hélène me demanda : « Dis donc, Louis, comment sais-tu cela ? …
Je ne le sais pas, je l’imagine. »
Mon anecdote improvisée m’a ouvert des perspectives incroyables.
Il y a toujours une histoire derrière chaque personne que nous croisons dans notre vie. Une histoire que nous devons imaginer et avec un peu plus de temps la découvrir.
Depuis, j’ai raconté souvent cette histoire. Je l’ai réinventée également, en identifiant la danseuse étoile d’un ballet balinais derrière une serveuse d’un restaurant à Singapour, la soprano soliste d’un groupe de Gospel derrière une femme de ménage dans nos bureaux à Amsterdam, une passionnée de Victor Hugo, capable de réciter de mémoire les huit mille vers de la Légende des Siècles derrière une vieille dame recroquevillée sur un siège dans un autobus à Paris.
Plus l’idée est incroyable, plus elle marque mes interlocuteurs.
Il est très difficile de juger tant il peut y avoir d’histoires derrière chaque individu. Histoires que l’on ne connaît pas, histoires que l’on se doit d’imaginer pour accepter l’autre tel qu’il est dans le plus grand respect.
J’ai en tête le film OS 117 et la scène où Jean Dujardin découvre que deux des enfants du gardien égyptien de son élevage de poulets font leurs études à Harvard.
Un auteur américain parle de « mining the gold », partir à la mine pour trouver l’or qui est en chacun.
Nous pouvons aller un peu plus loin. En essayant de voir chacun sur sa ligne de vie. Celui qu’il a été, celui qu’il est aujourd’hui avec des éléments que nous voyons et d’autres que nous ne voyons pas, et enfin celui qu’il sera un jour. Cela peut changer notre regard et notre capacité à accepter l’autre.
Trouvons le temps d’aller chercher l’autre. Manière de créer de la relation en vérifiant que nous faisons partie de la même humanité.
Sans oublier qu’il y a toujours un truc chez l’autre qui résonne en nous et nous permet de mieux nous connaître.
Hélène SALEUR – Directrice Research & Innovation, Danone Early Life Nutrition en Thaïlande, investie dans le développement des jeunes talents
"Qu’il est important de ne pas juger trop vite, classer les gens que l’on rencontre sans saisir la chance de les découvrir vraiment.
Je garde en mémoire la vidéo de Susan Boyle (dans 'Britains got talent' – 2009) que l’on avait choisie avec des collègues pour des formations internes.
Prenons le temps de découvrir le talent chez l’autre.
C’est une discipline et un rappel à l’ordre permanent qui nous invitent à rester humbles, curieux et 'innocemment' ouverts à l’autre ; vouloir comprendre son histoire, ses croyances, ses frustrations, ses rêves...
De mon expérience dans quelques pays autour du monde, c’est la clef qui permet d’écarter ses idées préconçues, ouvrir de nouveaux horizons d’où émergent des possibilités invisibles jusqu’alors et poser les premières pierres de la confiance."
Il y a un champion de fléchettes derrière chaque personne que tu croises. Trouve-le.
***
Que souhaiterais-tu que tes lecteurs retiennent ? Qu'est-ce qui te tient à cœur particulièrement ?
A la fin du livre, je pose une question.
Je ne la dévoile pas ici.
Mais j’aimerais juste que chaque lecteur prenne le temps d’y réfléchir. Pour lui-même.
Avant
cela, j’aimerais que le lecteur sorte convaincu de cette lecture que
l’observation du progrès est un élément clef pour accéder au bonheur. Nos
progrès, les progrès de ceux qu’on aime, les progrès des autres.
Et que peu
de choses suffisent pour se mettre dans une spirale positive, notamment en
activant des actions quotidiennes qui permettent de développer une conscience
de soi.
Tu as fondé Ecole Internationale de Réuniologie. Peux-tu nous en dire plus ?
Nous passons beaucoup de temps en réunion. Avec des perceptions mitigées de leur efficacité.
Selon une
étude française d’Opinion Way conduite en 2017 auprès de plus de 1000 salariés,
Les cadres passent en moyenne 10 heures
par semaine en réunion.
Et selon
eux, moins de 52% de ces réunions sont productives.
En même
temps, nous participons tous à des réunions efficaces, qui en plus ont le
mérite d’être agréables.
Après 30
années dans des entreprises internationales, y compris 9 ans d’expatriation à
Amsterdam pour coordonner au niveau international les Affaires Publiques de la
division alimentation infantile de Danone, j’ai décidé de développer une offre
pour accompagner les organisations, entreprises, associations, services
publics, pour améliorer leurs pratiques et les aider à faire de chacune de
leurs réunions un moment productif, agréable et apprenant.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu'un qui va animer une réunion à fort enjeu ?
Commencer par la fin… c’est-à-dire, être clair dès l’initiation de la réunion de ce qui est attendu.
Mobiliser
tous les talents… c’est-à-dire mettre en mouvement, avant, pendant et après
toutes les compétences disponibles et s’assurer que chacun est utilisé au mieux
de sa singularité.
Quelle réunion rêverais-tu de faciliter ?
Je suis réuniologue.
Et donc
l’idée n’est pas de faciliter des réunions, mais davantage de faire émerger une
autonomie des acteurs pour qu’ils puissent eux-mêmes concevoir et vivre des
moments « productifs, agréables et apprenants ».
Par
contre, j’aimerais apporter ma contribution à la préparation des JO 2024.
L’équipe
d’organisation va conduire des milliers de réunions.
J’aimerais
explorer dans ce projet gigantesque l’impact de la Réuniologie, et notamment
démontrer comment elle pourrait apporter de la productivité, du plaisir et des
apprentissages.
Et maintenant le "Vivre sa vie en Mode Skype" test à compléter comme tu le souhaites !
V comme Vision
I comme Initiation
V comme Valeur
E comme Energie
S comme Savoir
A comme Application
V comme Valoriser
I comme Investir
E comme Exercice
E comme Ensemble
N comme Nouvelle, mauvaise et bonne
M comme Merveilleux
O comme Des Oreilles pour écouter
D comme Détermination
E comme Ensemble
S comme Suer
K comme Konfiance
Y comme Des Yeux pour voir
P comme Progrès
E comme Energie
Aimerais-tu ajouter autre chose ?
Mon rêve serait que l’expression Mode Skype gagne en popularité.
Car je sais qu’elle permettra à beaucoup de personnes de porter un regard différent sur eux-mêmes et s’inscrire dans une démarche de progrès permanent.
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Cher Louis,
Je te remercie chaleureusement de nous avoir présenté ton livre ici.
Les conseils, les témoignages et les anecdotes que tu partages dans ton livre sont autant de petites graines que l'on peut faire germer pour embellir et faire évoluer son jardin, professionnel ou personnel. L'histoire du joueur de fléchette m'a beaucoup marquée !
Je te souhaite que ces graines se diffusent auprès de nombreux lecteurs :)
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Pour commander le livre : c'est par ici
1 commentaire:
Merci par le commentaire, vu le nombre de réunions et la seule capacité à nous de nous changer nous mêmes, il faudra lire votre livre.
Et bons JJOO
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